Le Burundi tétanisé à domicile par le Maroc

Le Burundi tétanisé à domicile par le Maroc

 

Une énorme déconvenue aux allures d’un séisme aux dimensions incommensurables s’est abattue hier au Stade Intwari de Bujumbura. Les Lions de L’Atlas, hôtes du Burundi, ont plongé les fans des Hirondelles dans un deuil indescriptible en assommant leur équipe par un score sans appel de trois buts à zéro !

Il y a belle lurette que le Burundi n’avait pas connu une telle déroute chez lui. Des messages de désespoir affluent. Un vif courroux hante lesdits fans qui demandent le limogeage du sélectionneur Olivier Niyungeko dit Mutombola pour carence de résultats.

Ce fut une journée morose et sans éclaircie ! L’espoir et le sourire renaîtront-ils de leurs cendres ?

 Source de la photo : Douglas Mishe Mishe

Des joueurs mal positionnés face à un adversaire plus fort

Outre que le Maroc avait, à priori, la faveur des pronostics, l’alignement des Hirondelles sur terrain donnait aux Burundais peu de chances de gagner.

D’entrée de jeu à la 2ème minute, le marocain Youssef En-Nesyri tente une reprise de volée consécutive à une balle aérienne venue du flanc droit. Cette grosse occasion voit la claquette du gardien Burundais qui sauve in extremis sa cage en déviant la balle en corner.

Par je ne sais quel sursaut d’orgueil, on voit alors les Hirondelles poser la balle par terre et faire des combinaisons assez intéressantes. Le public s’enflamme. On se surprend en train de rêver, pensant que le Burundi peut créer la sensation en battant cette grande formation marocaine.

Les Hirondelles Burundaises humiliées par les Lions de L’Atlas

Source de la photo : Douglas Mishe Mishe

A la 15^ème minute, Shassir Nahimana des Hirondelles habilement servi par Mohamed Amissi dévisse sa frappe. Et la balle va dans le décor !

Deux minutes après, le même Shassir sert une offrande à Amissi Cédric excentré à droite mais en pleine surface de vérité. Le tir de Cédric au ras du sol prend le chemin de la cage marocaine, mais trouve le pied d’Adel Taarabat qui dévie la balle en corner ! On voyait la balle prendre le chemin des filets ! Nous y avons cru !

Les Lions de L’Atlas changent le cours du match à la 19^ème minute. Centre parfaitement bien ajusté venu du flanc droit et tête imparable de Youssef En-Nesyri qui heurte la barre transversale. Nahimana Jonathan est archi battu et n’est sauvé que par la baraka. Il y avait des inquiétudes !

Les marocains mettent fin à la récréation à la 29^ème minute en signant l’ouverture du score par Noussair Mazraoui, sociétaire d’Ajax d’Amsterdam. Balle arrêtée marocaine. Et tir fumant d’Alioui. La balle part comme une fusée. Frappe très puissante. Le gardien Nahimana Jonathan intercepte le ballon. Mais le relâche aussitôt vu la force du tir. Et Noussair Mazraoui bondit en poussant la balle au fond des filets. Les défenseurs burundais jouent aux abonnés absents sur cette occasion. Burundi vs Maroc : 0-1

Dès cet instant, les Hirondelles sont déboussolées. Comprendre leur système de jeu demande d’être magicien. Un peu comme si on vous demandait de chercher une caravane perdue dans le désert !

Les joueurs perdent le nord. Difficile de poser le ballon par terre comme ils l’avaient si bien fait dès l’entame du match. Ils se fourvoient dans une impitoyable descente aux enfers en balançant des balles aériennes profitant aux visiteurs ! Parce que plus grands de taille et plus athlétiques. Côté burundais : quel spectacle désolant !

Les Lions de L’Atlas dominent alors leurs adversaires sans coup férir !

Les Lions de L’Atlas (Maroc)

Source de la photo : Douglas Mishe Mishe

 La médiane burundaise est décapitée. On ne voit ni meneur de jeu, ni milieu récupérateur ! Shassir Nahimana essaye de faire les deux, mais sa position défensive à la médiane n’est pas son poste de prédilection. Francis Ndjali censé l’appuyer n’est pas à la hauteur. Du reste, une espèce de déchirure le trahit et l’oblige à sortir avant la fin de la première mi-temps. Décidément !

Tous ces faits préjudiciables à la bonne marche des Hirondelles aggravent la situation. Conséquence inéluctable : les Lions de L’atlas creusent l’écart en inscrivant le deuxième but à la 36^ème minute par  Youssef En-Nesyri dans un grand jour. Alors que la pression des marocains est irrespirable pour les burundais, un cafouillage devant la cage des Hirondelles tourne à l’avantage des visiteurs. Nesyri propulse la balle au fond des filets alors qu’il est libre de tout marquage ! En l’absence d’une médiane à la hauteur de l’évènement, la défense a craqué sous le poids des assauts répétitifs des marocains. 

A la mi-temps, il y a 2-0 pour les Lions de L’atlas et c’est mérité au vu de la rencontre.

 

A la reprise, les marocains viennent gérer l’acquis obtenu au cours de la première période. Pas question de s’esquinter outre mesure ! Leur tactique est d’opérer par des contre-attaques.

Les Lions de L’Atlas se contentent de monopoliser le ballon. Et le font circuler aisément pour que les minutes s’égrènent. Mais donnent aux burundais quelques sueurs froides en passant par leur couloir gauche mal surveillé par Gaël Duhayindavyi. Et pour cause, c’est un poste qui n’est pas le sien ! Au Rwanda dans Mukura Victor Sport, il imprime ses marques à la médiane défensive. Même en Équipe Nationale, son poste est le 6. C’est un bon milieu récupérateur. Le faire jouer comme arrière latéral gauche (un droitier de surcroît !) ne peut qu’accoucher d’une souris ! Il faut lui rendre justice. L’erreur est imputable au coach !

Les entrées d’Elvis Kamsoba, Enock Sabumukama et Kanakimana Bienvenue ont montré un visage plus reluisant côté burundais. La sortie de Bimenyimana Bonfils Caleb a soulagé le public. Il s’est promené sur terrain, multipliant les fautes sur ses adversaires au point de ramasser un carton jaune. Parce qu’incapable de jouer au ballon !

A la 64^ème minute, Kamsoba fait une percée magnifique, gomme son vis-à-vis marocain et sert une passe en or à Fiston Abdoulrazak. Ce dernier n’arrive pas à cadrer un tir susceptible de créer le danger. Et se contente de pivoter autour de lui en ramenant la balle en arrière, gâchant ainsi les efforts fournis par le sociétaire de Melbourne en Australie. Dommage !

Les Hirondelles aux prises avec Les Lions de L’Atlas dans un match nettement en faveur du Maroc

Source de la photo : Douglas Mishe Mishe

Fiston n’est pas en jambes ! Ça se sent comme la caque sent le hareng ! Et ça se voit pour qui le connaît d’ordinaire.

Digression : le contentieux d’Abdoulrazak avec la JS Kabylie d’Algérie qu’il servait auparavant l’empêche de livrer les matchs locaux et internationaux d’ENPPI en Egypte. Sauf les rencontres amicales. Car la FIFA n’a pas encore tranché ce litige suspensif ! Il serait souhaitable que tous les griefs relatifs à ce dossier soient levés au plus tôt. Pour que Fiston réapparaisse sur terrain lors de toutes les rencontres qu’ENPPI doit livrer ! Ça lui permettrait de retrouver son vrai niveau en Equipe Nationale.

On aurait dû faire appel à des éléments plus en jambes en attendant son retour en force. Les pièces maîtresses ne sont pas immuables, fussent-elles des stars !

A la 80^ème minute, à la suite d’une fulgurante contre-attaque digne de figurer dans les écoles de football, Achraf Hakimi corse l’addition en prenant d’assaut et de vitesse Gaël Duhayindavyi éreinté pour expédier la balle dans la cage de Jonathan Nahimana. Un tir croisé n’ayant laissé aucune chance au gardien burundais.

A 3-0, la messe est dite ! Pour les Hirondelles, les carottes sont râpées ! La note est salée ! Des fans n’attendent pas le coup de sifflet final pour regagner leurs domiciles. Un à un, deux à deux, trois à trois, tous quittent les travées du Stade dans un abattement aux allures d’un deuil national. Visages blêmes, mine langoureuse, tous n’avaient qu’un seul cri à la bouche : « Mutombola out ! »

L’arbitre siffle la fin du match sur cette écrasante victoire marocaine provoquant un profond malaise dans l’opinion publique ! Des langues se délient pour exprimer colère et amertume parfois dans un style frisant l’invective.

Depuis les matchs qualificatifs pour la CAN 2019 jusqu’à ce jour, le Burundi n’a battu que le Soudan du Sud en aller et retour. Et ce, malgré sa qualification historique pour la phase finale de ladite CAN.

Battre des géants nous manque cruellement ! On aimerait revivre les bons souvenirs du passé où certains malabars venaient croiser le fer avec le Burundi la peur au ventre. A quand le retour de cette époque mémorable ?

 

 

Les raisons des échecs orchestrés par le Burundi :

1.     Manque de matchs amicaux pour tester les nouveaux cadres et renforcer le collectif de l’équipe.

2.     Faire jouer des éléments à des postes qui ne sont pas les leurs.

3.     Absence remarquable de quatre titulaires : le capitaine Saido Berahino, les défenseurs Frédéric Nsabiyumva et David Nshimirimana, le milieu récupérateur Gaël Bigirimana. Cette raison n’est valable que pour cette défaite face aux Lions de L’Atlas.

4.     Miser sur certains joueurs n’ayant pas de matchs en jambes. Laisser sur le carreau certaines individualités capables de les remplacer.

5.     Des choix opérés à tâtons dans le onze de départ.

6.     Payer des billets à des joueurs venus d’Europe aux frais de la princesse pour qu’ils assistent aux matchs tels des spectateurs assis dans les tribunes.

 

Les responsables du management et le coach doivent porter le chapeau des fiascos que connait le Burundi actuellement.