Article écrit et publié par Thierry Niyungeko
Vers la bonne gouvernance de toutes les fédérations sportives au Burundi
Le Comité National Olympique du Burundi a organisé, le 5 Août 2019 à Bujumbura, un atelier d’échange sur la gouvernance des organisations sportives dans le cadre du projet appuyé par l’ambassade de France.
Dans la salle des réunions de Martha Hôtel, les présidents des fédérations membres du Comité National Olympique ont répondu au rendez-vous. Entourée du secrétaire général Salvator Bigirimana et du trésorier Claude Niyukuri, la présidente Lydia Nsekera du CNO a ouvert les travaux de cet atelier en remerciant les invités qui ont marqué leurs présences. A l’ordre du jour, les échanges sur la gouvernance des fédérations qui commence par l’élaboration des statuts. Se basant sur une enquête effectuée par le CNO sur la gouvernance des fédérations, se référant aux correspondances en litiges qu’a reçues le CNO et suite aux échanges faites avec les fédérations et les cadres du ministère en charge des Sports, un exemplaire de statuts-types a été élaboré pour servir de document de bases qui sera utilisé par les fédérations quand il sera approuvé par leurs membres.
Cela intervient après avoir constaté des lacunes aux statuts qui ne sont plus à jour et qui ont provoqué des problèmes au sein de certaines organisations.

Les participants à cet atelier financé par L’ambassade de France
Source de la photo : Thierry Niyungeko
Aider les fédérations dans la mise en place de leurs organes internes
La présidente Lydia Nsekera indique que les nouveaux statuts doivent répondre aux questions comme : comment une fédération doit être organisée, quelles sont les obligations des membres, quels sont les droits devoirs des clubs, comment on perd sa qualité de membre, où porter plainte quand se posent des problèmes, est-ce que le litige doit être réglé au niveau du ministère ou du CNO puisque les mésententes sportives ne peuvent pas recourir aux juridictions ordinaires car elles doivent être résolues au sein des organes internes. Au cours des échanges, les participants sont revenus sur les relations entre le CNO, les fédérations et le ministère de tutelle. Mme Nsekera rappelle le cas de certaines commissions électorales qui avaient été mises en place par le CNO et le Ministère alors que cela ne devrait pas exister. « Nous voulons en découdre avec tous ces problèmes en aidant les fédérations dans la mise en place de tous leurs organes internes afin qu’ils fonctionnent parfaitement », souligne-t-elle. Et d’ajouter avec optimisme qu’il n’y aura plus de litiges lors des élections de 2021.
Non à l’ingérence … mais se conformer aux nouveau statuts
La présidente Lydia Nsekera trouve normal que certaines fédérations dénoncent l’ingérence du ministère et du CNO dans leurs organisations mais estime leur intervention légitime quand leurs statuts sont lacunaires. « A la fin quand se pose un conflit au sein d’une fédération locale, c’est la fédération internationale ou la confédération qui s’adressent au Comité Olympique pour trancher le différend puisque aucune disposition n’a été prévue pour lever leurs litiges », explique-t-elle. Elle précise bien qu’aucune intervention n’est nécessaire pour les fédérations qui ont mis à jour leurs statuts et règlements d’ordre intérieur. Elle illustre son propos sur le cas de la fédération de football qui avait souvent des discordes au niveau des clubs et association qui ont été résolues avec la conformité de ses statuts avec ceux de la FIFA et maintenant tous les litiges se règlent à l’interne. « Le Comité National Olympique et les fédérations ont la chance que la présidente vient du football et a vécu cette expérience qu’elle compte partager avec les dirigeants sportifs pour que règne la paix au sein des organisations sportives », s’enchante l’ancienne présidente de la Fédération de Football du Burundi (FFB).
Suite à cet atelier d’échanges, les fédérations ont un mois pour les discuter à l’interne sur certaines spécificités avec leurs membres et au mois de Novembre 2019 y aura une réunion d’adoption de ces statuts fédération par fédération.
Commentaires :
Merci cher Thierry pour ce bel article. Sa quintessence est d’une pertinence sans appel. Merci aussi à l’ambassade de France qui a appuyé un tel projet car il vaut son pesant d’or. A ladite ambassade, je dis : « Mention très bien ! »
Il y a des gens qui dirigent les Fédérations d’une main de fer en faisant fi des règles de gestion les plus élémentaires. Dès lors, comment voulez-vous que le sport dans ces pays là émerge au bénéfice de la jeunesse ?
Une Fédération ne se gère pas comme une boutique ou un kiosque privé.
Je reprends ad litteram les propos de Madame Lydia Nsekera qui méritent une attention particulière : « Comment une fédération doit être organisée, quelles sont les obligations des membres, quels sont les droits et devoirs des clubs, comment on perd sa qualité de membre, où porter plainte quand se posent des problèmes, est-ce que le litige doit être réglé au niveau du ministère ou du CNO puisque les mésententes sportives ne peuvent pas recourir aux juridictions ordinaires car elles doivent être résolues au sein des organes internes. Au cours des échanges, les participants sont revenus sur les relations entre le CNO, les fédérations et le ministère de tutelle »
Ces problèmes sont récurrents en Afrique. Si les Présidents des Fédérations appliquaient les recommandations susmentionnées, le sport ferait un bond en avant avec une structure apte à émanciper les jeunes. Dans certains pays, ces talents voient leur savoir-faire étouffé dans l’œuf faute d’une gestion opaque et chaotique.
Que ces préceptes soient suivis d’effets Madame Lydia Nsekera. Qu’il y ait un suivi quasi-permanent pour que les contrevenants soient frappés d’interdit par les juridictions internationales. Réprobation d’une clarté sans faille !
A bon entendeur salut !