Le Burundi accroché par la Tanzanie
Posté par patricksota le 5 septembre 2019
Le Burundi accroché par la Tanzanie
Un mercredi 04/09/2019 noir. Journée maussade et sans éclaircie. Stade Intwari de Bujumbura plongé dans un deuil.
Dès l’entame du match, les Tanzaniens passent à l’offensive. Plus précis dans les passes, et plus entreprenants dans le jeu, les Taifa Stars font montre d’une meilleure occupation du terrain. Et une possession de la balle nettement en leur faveur.
Les Taifa Stars de Tanzanie
Source de la photo : Douglas Mishe Mishe
Les Burundais retranchés dans leur zone se contentent de défendre par des dégagements à l’emporte-pièce. Spectacle laid et désolant !
A la 20ème minute, le milieu défensif Burundais Gaël Duhayindavyi commet presque l’irréparable. Passe en arrière, prenant de court la défense centrale Burundaise, et vite interceptée par le Tanzanien Saimon Happygod Msuva.
Seul, et face à face avec le gardien Burundais, Msuva perd son duel et Nahimana Jonathan sauve in extremis sa cage en faisant un arrêt réflexe remarquable. Première occasion franche de la partie. Ouf de soulagement côté Burundais !
Les Burundais sont alors en état d’alerte quasi-permanente. Et les assauts des visiteurs se multiplient, mais buttent sur une défense aux aguets.
Les Hirondelles Burundaises
Source de la photo : Douglas Mishe Mishe
A la 43ème minute, Salum Abubakar Salum des Taifa Stars tente un tir à 20 mètres de la cage Burundaise qui a failli faire mouche. Nahimana, battu, s’en sort grâce à la baraka qui, jusqu’ici, lui sourit complètement.
Réplique Burundaise à la 44ème minute par le biais de l’attaquant Bonfils Khaleb qui, après avoir gommé son vis-à-vis, manque de peu l’ouverture du score. Son tir croisé passe juste à côté de la cage Tanzanienne gardée par Juma Kaseje Juma.
A la 46ème minute, Gaël Duhayindavyi des Hirondelles combine bien avec le capitaine Saido Berahino. Passes en une, deux, et frappe cadrée et instantanée de Gaël au ras du sol qui a failli signer l’ouverture du score. Occasion nette de but.
En termes d’occasions nettes, il y a égalité parfaite entre les deux équipes. Deux de chaque côté. Mais, la maîtrise du ballon et la beauté du jeu vont indiscutablement à l’actif des Tanzaniens. Belle équipe.
A la pause, il y a 0-0.
Au retour des vestiaires, le début de la deuxième période s’annonce identique à la première. La Tanzanie assiège le Burundi. Les Hirondelles, prises au dépourvu par une surprenante formation Tanzanienne, ne s’en sortent pas.
A partir de la 71ème minute, Kanakimana Bienvenue du Burundi qui commençait à faire des percées magnifiques dans le camp adverse sort. Et cède sa place au prodige Mohamed Amissi.
Là, on voit une formation des Hirondelles plus sereine et élégante dans sa façon de jouer. Enfin, le jeu de passes qu’on lui connaît arrive. Il était temps ! Changement idoine.
Le virevoltant attaquant Burundais Mohamed Amissi. Un talent hors pair
Sur cette image, il gomme son vis-à-vis Tanzanien
Source de la photo : Akeza.net
Coaching gagnant puisqu’à la 81ème minute les Burundais signent l’ouverture du score. Travail remarquable et mené de main de maître sur le flanc gauche par Mohamed Amissi qui gomme deux défenseurs Tanzaniens. Et sert une offrande à Amissi Cédric qui fusille à bout portant Juma Kaseje Juma. La balle prend le chemin de la lucarne. Et but somptueux ! Le public exulte ! Délivrance de tout un peuple !
Joie de courte durée à la suite d’une bourde monumentale commise par le gardien Burundais Nahimana Jonathan. Sortie hasardeuse et inopportune. Quelle mouche le pique pour qu’il sorte précipitamment de sa cage tel un homme attrapé ex abrupto par la rage ? Pourtant, sa défense centrale peut écarter le danger. Balle aérienne consécutive à un dégagement de la défense Tanzanienne qui met aux prises le Burundais Frédéric Nsabiyumva au Tanzanien Saimon Happygod Msuva.
On joue la 86ème minute. Cette erreur fatale occasionne un but Tanzanien puisque Msuva n’a aucun mal à glisser le ballon au fond des filets dans une cage abandonnée par son gardien. A ce stade de la compétition, comment peut-on commettre pareille gaffe ? Nahimana n’en est pas à sa première sortie internationale tout de même !
Fin du match sur cette triste note d’un but partout (1-1) qui provoque un vif courroux dans l’opinion sportive. Visages blêmes, les supporters des Hirondelles ont le bourdon ! Attristés par cette contre-performance, ils s’en prennent à l’entraîneur Olivier Niyungeko dans des propos qui frisent l’invective.
Nous n’allons pas nous prêter à ce jeu indigne du rôle qui nous est dévolu, mais il est certain que des réglages sont à faire. La médiane Burundaise manque de percussion pouvant amener les attaquants à faire la différence.
Il nous manque un meneur de jeu attitré. Nos médiateurs sont techniques certes. Mais ne sont pas à même de mener le tempo du match pour que l’attaque reçoive des balles décisives. Voilà pourquoi les attaquants ne percutent pas comme il se doit.
Même le but Burundais est venu du côté gauche grâce à ce jeune garçon en pleine fleur de l’âge (19 ans) nommé Mohamed Amissi. Fin dribbleur et passeur, c’est lui qui sert habilement Amissi Cédric habitué à faire trembler les filets.
Les Hirondelles se mettent en ballottage défavorable. Voici les scénarios possibles pour arracher la qualification :
- Une victoire Burundaise et les Hirondelles se qualifieraient haut la main.
- Un nul qui va au-delà du 1-1 qualifierait aussi les Burundais. 2-2 ; 3-3, 4-4, etc.
L’élimination des Burundais interviendrait suite à deux cas de figure :
- Un nul vierge (0-0) bouterait dehors les Hirondelles.
- Une victoire Tanzanienne conforterait le nul d’un but partout acquis à l’aller et qualifierait, cerise sur le gâteau, les Taifa Stars.
NB : S’il y a 1-1 au retour à l’issue du temps réglementaire et après prolongation, on passera à la cruelle épreuve des tirs au but.
réactions :
A tout Seigneur tout Honneur, bienséance oblige, commençons par le visiteur Etienne Ndayiragije (un Burundais) : « Nous faisons un pas assez significatif vers la qualification. Mais, on ne se leurre pas, faudra préserver cette avance voire gagner la manche retour pour montrer au peuple Tanzanien que la performance du match aller n’est pas le fruit du hasard. »
Son homologue Burundais Olivier Niyungeko rassure : « Certes, ce résultat n’arrange pas nos affaires. Mais, je reste confiant et optimiste qu’au retour nous pouvons créer la sensation en arrachant la qualification en Tanzanie. De toutes les façons, on n’a pas deux calculs à faire. La seule issue qui nous reste est de jouer notre va-tout pour remporter le match. Et mes garçons ont le potentiel pour y arriver. »
Patrick Sota
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.