Les Hirondeaux se qualifient douloureusement
Dimanche 27 avril 2014. Match retour du 1er tour préliminaire des éliminatoires de la CAN U20 2015 entre le Burundi et le Djibouti. A l’aller à Djibouti, il y avait eu score paritaire d’un but partout (1-1).
Coup d’envoi : 15 heures pétantes (13 heures TU) au Stade Prince Louis Rwagasore de Bujumbura. Public peu nombreux. Un soleil radieux se confond avec le vent humide et pénétrant venant des montagnes qui surplombent la capitale. Le trio arbitral est du Soudan du Sud.
Compendium de la rencontre
Dès l’entame du match, les Burundais passent à l’offensive. A la 4ème minute, le meneur des Hirondeaux Sabumukama Enock est fauché à 25 mètres des bois Djiboutiens par le défenseur Kenedid Doher Idriss. L’attaquant de pointe Burundais Bizimana Hassan expédie la balle sur la barre transversale. Le gardien Djiboutien Omar Ibrahim Chehem est archi battu. Première occasion franche de la partie.
A la 8ème minute, les Hirondeaux se ruent derechef à l’attaque. Débordement sur l’aile gauche effectué par Ndayizeye Vovo Selemani. Et reprise de la tête d’Emmanuel Mvuyekure obligeant le gardien Djiboutien à dévier de justesse la balle en corner. Grosse frayeur dans le camp des visiteurs.
A la 16ème minute, des signes de nervosité s’observent dans la défense Djiboutienne. Et les contacts se font plus rudes. A l’instar d’une charge violente commise par Childan Osman Farah sur le virevoltant médiateur des Hirondeaux nommé Nininahazwe Fabrice. Coup franc décide l’arbitre du match. Sorte de demi corner. Mubango Trésor contourne le mur Djiboutien. En pleine surface de réparation, la balle trouve le pied du Burundais Bigirimana Issa qui manque de peu l’ouverture du score. Occasion nette de but.

Les Hirondeaux du Burundi
Source de la photo : Amidou Hassan de la Radio Culture
A la 31ème minute, le défenseur central Moussa Omar du Burundi effectue une percée fantastique en traversant le rond central. D’un coup d’œil magique, il évite de servir la balle à Sabumukama Enock se trouvant à la limite du hors jeu. Et fait une passe en profondeur à Bizimana Hassan. Ce dernier fait le plus dur en éliminant deux défenseurs. Seul, et face à face avec le gardien Djiboutien, il croise trop son tir. La balle passe à côté des cages gardées par Omar Ibrahim Chechem. Décidément ! Les fans des Hirondeaux poussent des cris de désespoir. Et attendent impatiemment ce but qui refuse de venir.
A la 44ème minute, les Burundais obtiennent leur nième corner sur le côté droit. Ndayizeye Vovo Selemani se charge d’effectuer ledit corner. Balle bien brossée mais repoussée par le défenseur Djiboutien Doudi Ali. D’une superbe reprise de volée, le burundais Niyonkuru Nassor effectue une frappe puissante. La balle frôle la lucarne gauche des bois Djiboutiens.
Fin de la première mi-temps sur cette triste note de 0-0. Domination nette des burundais avec moult occasions manquées. En termes clairs, dominer sans concrétiser équivaut à cultiver plantureusement un champ dont la récolte est sans rendement.
La seconde mi-temps se révèle identique à la première. Domination territoriale des Hirondeaux qui se ruent dans le camp adverse. Bonne occupation du terrain teintée d’une parfaite circulation de la balle. Visiblement, c’est le point fort des Hirondeaux. Ce jeu de passes déroute les Djiboutiens obligés de se replier en défense.
L’attaque burundaise assiège la défense Djiboutienne. Mais que de gaucheries dans la finition ! Il faut dire que la baraka sauve plus d’une fois les Djiboutiens.

Le Djibouti U20
Source de la photo : Amidou Hassan de la Radio Culture
A l’image de cette tête du Burundais Bayizere Olivier entré en lieu et place de Nininahazwe Fabrice à la 65ème minute. La balle est repoussée sur la ligne de but des bois Djiboutiens par le défenseur Mohamed Bourhan. Le gardien Omar Ibrahim Chechem est statique sur cette action offensive menée par les Hirondeaux à la 70ème minute.
Le coup de grâce intervient à la 74ème minute lorsque Emmanuel Mvuyekure des Hirondeaux effectue une frappe au ras du sol qui trompe la vigilance du gardien Djiboutien. Ouverture du score consécutive à un retrait venu de l’aile droite. Bizimana Hassan sert la balle à Mvuyekure qui « fusille » à bout portant Omar Ibrahim Chechem. But ! Le public exulte. Un ouf de soulagement est perceptible sur les visages des fans des Hirondeaux. Mvuyekure libère tout un peuple !
Les Djiboutiens doivent alors attaquer. Fini le repli défensif qui, du reste, joue en leur défaveur. Même un nul vierge (0-0) les aurait éliminés. A la 81ème minute, ils obtiennent leur premier corner. Le gardien Ndayishimiye Hussein des Hirondeaux intercepte mal la balle. Et l’attaquant Yeben Idriss Moussa du Djibouti envoie le cuir dans les nuages. Occasion de but manquée. La seule durant le match, côté Djibouti.
A la 90ème minute, les visiteurs obtiennent leur deuxième corner qui accouche d’une souris.
Le 4ème arbitre indique 3 minutes de temps additionnel. Ce score d’un but à zéro en reste là. Les Hirondeaux l’emportent par la plus petite des marges. Mais nourrissent des regrets car ce résultat ne reflète pas la physionomie de la rencontre.
Réactions après match
Donnons la parole à Rainer Willfeld, sélectionneur allemand des Hirondeaux : « Nous sommes qualifiés, c’est l’essentiel. Notre adversaire a été dominé du début à la fin. On a raté beaucoup d’occasions faute d’une finition improductive. Il y a carence à l’attaque. Problème épineux qu’il faut résoudre au plus tôt pour affronter avec sérénité Les Lionceaux Indomptables du Cameroun. »
Ahmed Mohamed Badri, coach du Djibouti, ne dit pas le contraire : « Le Burundi a mérité cette victoire vu sa domination. C’est indéniable ! Nous sommes victimes d’une préparation lacunaire. Le temps alloué aux préparatifs a été insuffisant pour croiser le fer avec une formation aussi forte sur le plan collectif. »
Emmanuel Mvuyekure, auteur de l’unique but du match, laisse éclater sa joie : « Pour une première sortie en compétition africaine, cette qualification est un vrai succès. On pouvait gagner ce match par une large victoire, mais les dieux du football n’étaient pas avec nous cet après-midi. Dommage ! A l’avenir, nous essayerons de faire mieux à l’attaque. C’est notre seul problème. Une solution sera trouvée aux entraînements. »
Patrick Sota