Olivier Niyungeko dit Mutombola parle des Hirondelles en Afrique du Sud

Olivier Niyungeko dit Mutombola parle des Hirondelles en Afrique du Sud

Interview tenue après le match Gabon – Burundi et avant le choc Burundi – Mauritanie

Avec la Mauritanie, le Burundi est, en Afrique du Sud, l’un des deux entrants sur la scène continentale. Jamais auparavant les Intamba (Hirondelles) n’avaient pris part à une compétition du niveau du CHAN. Les moins de 20 ans s’étaient néanmoins distingués en 1995 en accédant à la finale de la CAN (défaite face au Cameroun 0-4) et en participant, quelques mois plus tard, au Mondial de la catégorie joué au Qatar.

Depuis, plus grand-chose à se mettre sous la dent, sinon la victoire de Vital’O, la première d’un club burundais, la saison dernière dans le tournoi de la CECAFA. Ancien joueur de ce club (de 1986 à 1999), Olivier Niyungeko est aujourd’hui l’entraîneur-adjoint de la sélection présente à Polokwane. La saison passée, il a cumulé son poste avec celui d’entraîneur de Flambeau de l’Est, équipe qu’il a menée à son premier titre de champion du Burundi. « Jusqu’à présent les deux fonctions étaient compatibles, mais les choses vont changer », a-t-il confié à cafonline.com. Désormais il espère que les bonnes prestations de l’équipe lui permettront à plus ou moins long terme de devenir  sélectionneur à part entière des Hirondelles.

Cafonline.com: La présence du Burundi à la 3e édition du CHAN est une surprise. Personne ne s’attendait à voir les Hirondelles parmi les 16.
Olivier Niyungeko: « Nous non plus. Il a d’abord fallu sortir le Kenya puis, au second tour, le Soudan. C’est un très gros morceau. Tout le monde connait la valeur des clubs de ce pays, El Hilal et El Merreikh, régulièrement présents dans les compétitions interclubs de la CAF avec un certain succès. A l’aller nous avions été tenus en échec (1-1) à Bujumbura et nous sommes allés arracher notre qualification à Omdurman, aux tirs au but. Pour nous tous, ce fut un véritable exploit ».

Cafonline.com: Est-ce que cela a provoqué un déclic dans le pays ?
Olivier Niyungeko: « Certainement. Il y a une prise de conscience car le football burundais n’est pas à négliger. Mais cette qualification ne signifie pas que nous sommes les meilleurs joueurs du monde. Il faut garder les pieds sur terre et savoir que nous avons encore énormément à faire »

Cafonline.com: A quel niveau ?
Olivier Niyungeko: « Dans l’organisation générale, dans la formation, dans le suivi des équipes. Je pense, en particulier, à la mise en place d’un travail en profondeur pour la formation des éducateurs dans l’encadrement des jeunes. Nous sommes un pays sans énormes ressources, il faut s’y faire. Mais je peux vous garantir que nos jeunes joueurs n’ont rien à envier aux autres joueurs du continent africain. Ils ne sont pas moins doués qu’eux et notre premier match, ici, contre le Gabon, en a apporté la preuve. C’est un calibre supérieur au nôtre. Nous avons résisté pendant tout le match ».

Cafonline.com: Qu’avez-vous dit aux joueurs avant de venir en Afrique du Sud ?
Olivier Niyungeko: « J’ai eu la chance de les avoir avec moi lors du dernier tournoi réservé aux pays membres de la CECAFA, organisé en décembre au Kenya. Les résultats n’ont pas été parlants, une victoire face à la Somalie, deux défaites ensuite sur le même score (0-1) contre la Tanzanie et contre la Zambie. Je ne recherchais pas la victoire à tout prix. Ce qui m’importait, avec le sélectionneur principal, l’Egyptien Naseem Lotfy, c’était de préparer l’équipe pour le CHAN, trouver le meilleur dispositif possible, rechercher le maximum de cohésion et aussi apprendre à vivre ensemble avec les joueurs pendant deux bonnes semaines. Ensuite, j’ai dit à mes joueurs de se battre comme s’ils devaient jouer pour aller en finale, qu’ils ne devaient pas nourrir de complexes, qu’ils n’étaient pas inférieurs aux autres joueurs et qu’à travers leur comportement collectif pas individuel, certains auraient peut-être la chance de taper dans l’œil d’un recruteur ».

Cafonline.com: Le prochain match, celui de ce samedi, c’est contre la Mauritanie, l’autre affiche inédite.

Olivier Niyungeko: « Ce ne sera pas facile. Les Maurabitounes, comme nous, doivent faire leurs preuves et je m’attends à une lutte acharnée pour les trois points qui permettraient au vainqueur de briguer une des deux premières places du groupe D. La méfiance est de règle pour ce match entre les « petits ». Mais, j’insiste, les jeunes burundais ne sont pas dénués d’un vrai talent ».

Source : caf.online.com lié au présent Blog