
Photo (www.sportepoch.com)
Ndikumana Yamin Selemani porte les Hirondelles en quart de finale
Travail remarquable fait par les Hirondelles hier en venant à bout de la sélection nationale tanzanienne.
Cette dernière avait la faveur des pronostics vu sa préparation menée de main de maître avant la tenue de la CECAFA Tusker Challenge Cup 2012.
Tout le contraire d’une formation burundaise marchant à tâtons lors des préparatifs faute d’un mauvais leadership sportif (duo Ministère des Sports – Fédération).
Sur terrain, on a bien vu que la Tanzanie a un meilleur jeu d’ensemble. Normal, elle est mieux préparée.
Mais le jeu d’ensemble à lui seul ne suffit pas. Le côté talentueux que l’on retrouve chez certaines individualités est parfois nécessaire pour faire la décision.
C’est ce dernier aspect qui sauve souvent les Hirondelles. Quel serait leur apport si leur préparation répondait aux exigences du football moderne ?
L’attaquant Selemani a causé de sérieux problèmes à ses adversaires. Sa vitesse d’exécution et son sens du but font de lui un grand capitaine à bord du navire. C’est lui qui pilote le bateau et mérite amplement de porter le brassard de capitaine. Indéniablement, il s’impose comme étant le meilleur de son groupe.
Il a donné le coup de grâce à tous les barundi en provoquant une faute en pleine surface de réparation. Accrochage synonyme de penalty. Selemani, victime de cet accrochage, a décidé de tirer le penalty. Et l’a transformé de manière professionnelle car le goal keeper adverse a été pris à contrepied. But inscrit à la 63’. C’est l’unique but de la rencontre.
Il faut dire qu’il y a eu, côté burundais, des garçons héroïques hier. A l’image d’Arakaza Marc Arthur, gardien de but ayant fait une bonne prestation. Et ce, de par ses parades salvatrices plus d’une fois. Sans oublier le défenseur central Manirakiza Haruna dit Lucio qui, d’un superbe retourné, a repoussé un ballon aérien qui prenait le chemin des filets. Action tanzanienne consécutive à une mauvaise sortie de Marc Arthur à la 76’. Sauvetage in extremis ! La balle était à deux doigts de franchir la ligne de but.
Pour la petite histoire, Ndikumana Yamin Selemain est le fils de feu Yamin qui a servi Vital’O avec bravoure et abnégation. Seulement voilà, par l’une de ses réalisations dont la génétique a le secret, Yamin n’était pas un attaquant comme son fils. Il jouait au poste d’arrière latéral gauche et avait des montées fulgurantes.
Quand je vois Selemani faire d’aussi belles montées, l’image de son père me revient instantanément. Autre différence fondamentale entre les deux : Yamin (le père) n’avait pas un gabarit aussi imposant que celui de son fils. Il était plutôt svelte, mais d’une efficacité remarquable. Avec une étonnante conduite de la balle sur le flanc gauche.
Pour finir, bravo à nos Hirondelles pour leur ferme détermination jusqu’ici. Elles jouent avec amour pour leur patrie. Et se donnent corps et âme pour prouver qu’elles ne sont pas parties à Kampala en victimes expiatoires.
Je salue aussi le rôle joué par notre sélectionneur Nassim Lotfi qui, via cette compétition, cherche à construire une ossature idoine pour les chocs internationaux. Il fait de son mieux pour élever le niveau de notre Equipe Nationale malgré les conditions difficiles qui entourent son champ d’action. Son courage force l’admiration de tous les barundi.
Patrick Sota