Les Hirondelles sont éliminées !
Finie l’aventure des Hirondelles pour cette campagne qualificative de la CAN 2013. Suite à une rencontre serrée nous apprend-on, les Warriors du Zimbabwe ont eu raison des Hirondelles par la plus petite des marges : 1-0.
Pourtant, selon les explications fournies par notre confrère Gaby Bugaga de la RTNB parti à Harare pour la retransmission, les Warriors ont été amoindris en effectif dès la 29ème minute suite à l’expulsion de Willard Katsanda. Geste vilain commis sur Papy Faty des Hirondelles.
Mais après cette bourde zimbabwéenne, les Warriors ont su marquer l’unique but de la rencontre à la 36′ par l’intermédiaire de Musona suite à une erreur défensive des burundais. A l’aller, les burundais s’étaient imposés par 2-1. En perdant au retour par 1-0, ils sont éliminés de la compétition suite au but encaissé à domicile qui compte double pour les zimbabwéens. En faisant la somme des deux matchs, il y a 2 buts partout. Mais le but zimbabwéen inscrit à Bujumbura est multiplié par 2, et ça devient 3-2 en faveur des Warriors. Comprenez-vous ? C’est ce but encaissé à Bujumbura qui boute dehors les Hirondelles. Ainsi va le règlement. Un but marqué à l’extérieur compte double en cas d’égalité des buts (somme des buts inscrits à l’aller et au retour).
Toujours selon Gaby, le choix tactique opéré par les Hirondelles en début de rencontre n’a pas produit les résultats escomptés. Car, en jouant dans leur propre zone, les burundais ont subi une énorme pression adverse. D’où ce but que tous les observateurs présents au Harare’s National Stadium sentaient et voyaient venir. Attention aux options défensives ! Tout le monde n’est pas à l’aise avec ces systèmes. Ce n’est pas parce que Chelsea d’Angleterre arrive à le faire que toutes les équipes sont forcément à même d’appliquer ce choix tactique. Ingendo y’uwundi iravuna disent les sages burundais : imiter aveuglement la démarche d’autrui peut vous causer une entorse (traduction littérale). Dans le fond, imiter servilement autrui à tout bout de champ peut vous causer des préjudices. Voilà le sens et la portée de ce proverbe burundais.
Avec une avance étriquée de 2-1 (score du match aller), nos ambassadeurs sportifs auraient dû attaquer d’entrée de jeu pour chercher un but matinal. Voilà qui aurait porté un coup dur au moral des Warriors. Là, une qualification était envisageable. Hélas, ce repli défensif dès l’entame du match a joué en défaveur des Hirondelles. Dommage ! Les équipes aguerries cherchent d’abord à marquer et défendre ensuite. La nôtre a fait l’inverse. Elle a d’abord défendu pour chercher à marquer ensuite. C’est ainsi qu’en seconde période les Papy Faty, Selemani, Ntibazonkiza, Amissi Cédric, Mavugo Laudit ont joué leur va-tout pour revenir au score. Mais sans succès devant une défense zimbabwéenne bien en place. Et surtout un goal keeper impérial !
L’infériorité numérique des Warriors pendant 60 minutes (+4 minutes de temps additionnel) n’a pas permis aux Hirondelles d’égaliser. Pour arracher la qualification. Et ce, au grand dam de tout un peuple ! Voilà une nième disqualification qui plonge le Burundi dans l’amertume et le désarroi. Les fans des Hirondelles sont terrassés et doivent attendre au moins deux ans pour revoir leur équipe senior prester sur la scène internationale. Sauf bien entendu pour les compétitions de la CECAFA Challenge Cup.
Sinon, il faudra se contenter des coupes africaines des clubs (Ligue des Champions et Coupe de la CAF). Là aussi, ces dix dernières années voire plus, nos équipes ont été boutées dehors dès les préliminaires. Exception faite pour LLB Academic qui a éliminé Athletico Semu de la Guinée équatoriale, avant de quitter la Coupe de la CAF en 16ème de finale devant ENPPI Club d’Egypte. Voyez-vous ? Dire que le football burundais va mal n’est pas une hérésie. C’est une évidence qui crève les yeux.
Que c’est triste de voir des joueurs comme Valéry Nahayo, Saïdo Ntibazonkiza, Dugarry Ndabashinze, Yamin Selemani, Papy Faty, Karim Nizigiyimana, Amissi Cédric, Mavugo Laudit, Abdulazak Fiston ne pas aller à la CAN ! Et ce, faute d’un duo Nsekera – Nyenimigabo ne repondant guère aux attentes de la population. Sous d’autres cieux, ces deux-là démissionneraient pour manque de résultats ! Mais chez nous, la rigueur et la compétence sont mises au rancart. Les repères n’existent plus. La formule sacro-sainte « Que le meilleur gagne » est vaine. Lacune préjudiciable au rayonnement de notre jeunesse sportive. Au foot comme ailleurs, il nous faut une ère nouvelle, des Hommes nouveaux !
Patrick Sota