Rapport de l’Inspection Générale des Finances datant du 13/06/2001

 

Malversations financières à la Fédération de Football

 

 

Le 13 juin 2001

Bujumbura- Burundi (PANA)

Un récent rapport de contrôle de gestion des comptes de la Fédération de Football du Burundi (FBB) du ministère des Finances fait état de plusieurs cas de malversations imputables à des dirigeants du sport burundais.
Il s’agit essentiellement des fonds, en devises fortes, provenant de l’assistance financière de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) accordée à la FFB pour la période 1999-2000, peut-on lire dans le dit rapport.
Les mis en cause sont Léopold Gisage, président de la FBB, son secrétaire général Célestin Sinzinkayo ainsi que le trésorier général de la Fédération Moses Baransananiye, d’après toujours le rapport d’inspection.

Léopold Gisage aura à justifier un montant de 41. 784,70 dollars, Moses Baransananiye une somme globale de 16. 000 dollars et près de 6. 000 dollars pour Célestin Sinzinkayo.
Les autorités mises en cause dans le rapport sont tenues de s’expliquer devant l’inspection générale des finances, dans un délai de 30 jours des réception du rapport.
Passé ce délai, le rapport sera considéré comme définitif et fera l’objet d’un transfert auprès des juridictions compétentes pour suite à donner, précisent les enquêteurs du ministère des finances.
Ce rapport d’inspection est publié au moment où le football burundais traverse une mauvaise passe du fait principalement de la mauvaise gestion au niveau des instances dirigeantes qui lui privent des moyens de son rayonnement, note-t-on également.

Pourtant, les apports de la FIFA sont substantiels, comme l’indique le rapport d’inspection.
En 1999, 250. 000 dollars américains ont été débloqués par la FIFA en faveur de la FBB.
Autant de dollars américains l’ont également été pour l’an 2000 et un montant similaire devrait tomber pour cette année dans les caisses de la Fédération deFootball du Burundi.
Le rapport d’inspection qui explique les mécanismes utilisés jusque là pour diluer les fonds reçus de la FIFA, relève que certaines factures ont été directement payées aux entreprises étrangères œuvrant au Burundi en devises alors qu’elles avaient été établies en francs burundais.
Par ailleurs, l’utilisation des 38. 784,70 dollars américains envoyés comme fonds de roulement par la FIFA à la FFB par le biais d’une banque locale n’est appuyée par aucune pièce justificative note le rapport.
La même source fait également état d’un paiement double de 37. 850 dollars à une compagnie locale de transport aérien mais dont la différence n’a pas été reversée au compte de la FBB.
L’inspection générale des finances s’indigne en outre du fait que l’acquisition de devises pour des besoins de frais de mission au profit des responsables de la FBB se fait au marché parallèle alors qu’ils pourraient facilement les négocier au taux officiel, moyennant des ordres de mission acquis auprès des services du gouvernement.
Par ailleurs, note le rapport, des marchés importants sont passés de gré à gré, en violation de l’article 5 du règlement financier de la FBB.
Le rapport recommande par conséquent, une série de mesures répressives et préventives dans la gestion des finances de la FBB.
Il invite par ailleurs le ministère de tutelle, celui de la jeunesse, des sports et de la culture, de continuer d’user des prérogatives que lui reconnaît la loi pour faire le contrôle strict des activités de la FBB.
Il conseille enfin au président de la FBB mis en cause, de ne plus confondre à l’avenir, la caisse de la fédération avec sa propre caisse.

 

 

Source : www.panapress.com

 

 

NB : Comme la gestion de Madame Lydia Nsekera fait planer le doute et suscite moult réactions, elle devrait se soumettre à un contrôle émanant de l’Inspection Générale des Finances comme ce fut le cas en 2001 sous la direction à la FFB de Gisage Léopold et Aimé Moses Baransananiye. Question d’honnêteté me semble-t-il !

Moses Baransananiye est parti, mais Gisage Léopold est revenu en force avec l’arrivée de Lydia Nsekera à la tête de la Fédération en 2004. C’est son cousin et beau-frère, partageant avec elle le club d’Athletico Olympique, sorti vainqueur de la Ligue A (2010-2011). Et ce, pour la toute première fois dans l’Histoire du football burundais.

Actuellement, Gisage Léopold n’est pas à l’abri des soupçons non plus. Ce dossier accablant sorti en 2001 et pesant sur sa personne permet aux gens de dire, présentement, qu’il a une responsabilité dans les travers minant le football burundais. Et ce, vu ses liens solides avec Lydia Nsekera. Ce n’est pas le fruit d’un hasard si Habimana Aimable, un parmi les membres chassés du Comité Exécutif, l’a taxé de main visible et non invisible dans cette gestion suite à ses menaces proférées à l’endroit de Samugabo Mustapha, ex 2^ème Vice-président de Nsekera, un autre élément bouté dehors car victime de cette dictature sans pareille.

Aujourd’hui, des montants faramineux sont déversés pour le football burundais. Où vont-ils ? Pourquoi y-a-t-il un manque criant de résultats ? Notre jeunesse footballistique ne bénéficie pas de ces grosses sommes. Pourquoi ? Est-ce normal ? Et les médias, pourquoi font-ils le black-out sur ce sujet qui fâche ?

 

 

Patrick Sota