Réunion tenue le 19/02/2011 par des burundais vivant en Angleterre
Posté par patricksota le 12 juillet 2011
Des burundais soucieux de faire avancer leur pays
I. INTRODUCTION
En date du 19/02/2011, des burundais et amis du Burundi ont tenu une conférence sur la situation actuelle du football burundais et les moyens de le développer.
La conférence s’est tenue dans les enceintes de Saint Peters Center, Hillfields, Coventry et était dirigée par le Président du C.B.C (une des grandes associations des burundais résidant à Coventry, West Midlands en Angleterre). Elle a débuté à 19h pour se clore à 20h. Neuf personnes ont répondu à ce rendez-vous. Plusieurs personnes étaient conviées à cette rencontre mais diverses raisons ont fait que beaucoup ne soient pas là, a signalé le président du C.B.C tout en rappelant que d’autres réunions sont prévues après celle-ci.
Après un mot de remerciement à l’endroit des participants, Monsieur Freddy NIKIZA, Président du C.B.C, a rappelé l’importance du sport dans le monde. La santé du sport burundais nécessite une réunion de cette envergure, a-t-il dit, pour qu’il y soit étudié les moyens de développement du sport en général, et du football en particulier. Il a poursuivi en montrant le rôle que le sport a joué en embellissant l’image du Burundi aux yeux du monde entier et en offrant au monde des joueurs professionnels dans plusieurs disciplines sur le marché international (exportation des talents). Il a cité ici l’exemple de Vénuste NIYONGABO lors des Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996, sans oublier les places qu’ont occupées les équipes burundaises de football dans les différentes compétitions organisées par la C.A.F. et la F.I.F.A.
Après avoir sommairement parcouru l’état du sport au Burundi, Freddy NIKIZA a alors donné l’orientation de la réunion : étudier comment les participants peuvent contribuer au développement du sport burundais en général et du football en particulier.
Avant que les participants n’aient à s’exprimer sur tel ou tel autre point, le président leur a donné le temps de se présenter et d’accueillir les invités venant de Birmingham et West Midlands à savoir sieurs Ernest NDAYISHIMIYE et Armand AFUMBA.
II. Echanges
Le moment des échanges était dirigé par Monsieur Constantin MUTIMA, chargé des sports et de la culture au sein du C.B.C. Il a à son tour commencé par souhaiter la bienvenue aux invités tout en mentionnant que, bien que la majorité des invités soit absente, il espère un effectif plus nombreux dans les rencontres futures.
Après la présentation de ses réalisations personnelles, il a souligné que le but de cette réunion n’est en aucun cas une ingérence dans les activités de la F.F.B. ou de toute autre institution chargée du sport au Burundi mais qu’elle consiste plutôt à étudier les moyens d’apporter un appui financier au football burundais. Ici il a donné l’exemple des problèmes financiers auxquels fait face l’équipe INTAMBA en se préparant au match qui l’opposera aux AMAVUBI du Rwanda dans le cadre de la compétition de la C.A.F, après le match qui l’a opposée à la Côte d’Ivoire, il y a de cela quelques jours.
Il a alors invité les participants à une évaluation critique de l’évolution (positive ou négative) du football burundais pour voir par la suite comment lui venir en aide. Au sortir de cette réunion, un rapport contenant des recommandations serait envoyé au Burundi et ailleurs.
Evaluation critique de l’évolution du football burundais
L’échange a fait émerger pas mal d’idées venant des participants. Notons ici que la majorité des participants était constituée par des personnalités ayant pendant de longues années servi le football burundais notamment Constantin MUTIMA et Pascal NIYONKURU. Monsieur MUTIMA a joué pour Dynamique, il est même détenteur d’un diplôme d’Entraineur. Quant à Monsieur NIYONKURU, il a servi Vital’O FC pendant longtemps jusqu’à en être le Secrétaire Général. Il y avait aussi parmi les participants des gens qui suivent de très près le football burundais ou qui entretiennent de fortes relations avec les leaders du football au Burundi. L’échange s’est focalisé sur les problèmes auxquels fait face le football et les remèdes à ces problèmes.
a. Les problèmes :
Après de longues discussions les participants se sont rendu compte que le football burundais date de très longtemps et que plusieurs étapes ont déjà été franchies bien que l’équipe nationale senior ne soit jamais arrivée à la phase finale de la Coupe d’Afrique (CAN), elle détenait une place non négligeable au cours des années 1990-2000. L’équipe nationale junior a pu atteindre cette phase lors de la Coupe d’Afrique 2005 avant de représenter le Burundi et l’Afrique à la Coupe du Monde au Qatar en 1995.
Les clubs avaient aussi une bonne place au cours des années 1990-2000 où Vital’O FC est arrivé en finale de la C.A.F en 1992. Vital’O FC et Inter FC sont à maintes reprises arrivés en quart et demi-finale dans différentes compétitions de la C.A.F. Des joueurs comme Malik, Stanley, Juma Mosi, Nonda, etc. ont représenté le Burundi sur le marché international en tant que professionnels du ballon rond.
Les participants ont aussi constaté que la crise sociale de 1993 qui s’est abattue sur tout le pays a aussi sévèrement frappé le football, faisant en sorte que, à cause du manque de sécurité, nos championnats nationaux ont vu nos meilleurs éléments partir sous d’autres cieux.
En plus de cela, les équipes qui n’étaient pas sélectionnées pour représenter le pays ont fait face à des problèmes financiers. Elles ne parvenaient plus à fonctionner convenablement ou avoir de bons joueurs.
La F.I.F.A a, au cours des années passées, accordé un appui financier au football burundais. Bien que nul ne nie l’importance de l’argent, les participants ont signalé que les leaders du football burundais s’y seraient mal pris et que cet appui, au lieu de servir le football burundais, l’aurait détruit. Selon eux, les sources selon lesquelles ces leaders auraient mis en avant leurs poches au détriment du football et des footballeurs sont fondées.
Il a aussi été noté une lacune au niveau de la liaison entre le Burundi et les footballeurs burundais évoluant à l’étranger. Les jeunes burundais qui ont grandi et évolué à l’extérieur du pays n’ont personne pour leur apprendre à aimer la patrie de leurs parents à l’image des joueurs comme Didier DROGBA qui a grandi en France mais qui a préféré jouer pour la Côte d’Ivoire. Il est vrai que ce rôle doit d’abord être joué par les proches de ces enfants et/ou par les ambassades burundaises éparpillées ça et là à travers la planète.
b. Remèdes
Les enfants du Burundi qui jouent au football, où qu’ils soient dans le monde, doivent être soutenus. Il faut que, par le football, l’on apprenne aux enfants burundais à aimer leur patrie.Il faut une sensibilisation visant à rendre les gens conscients de l’importance du développement et l’exportation des talents. En plus de la belle image qu’ils donnent au Burundi, les joueurs ne cessent de supporter économiquement le pays en général (construction des écoles, construction des terrains de jeu, etc.) et le football burundais en particulier (soutenir les équipes, etc.).
Les dirigeants des associations de football doivent être mis en garde contre le mauvais usage des fonds de la F.F.B. Les équipes doivent apprendre à chercher elles-mêmes les moyens de mobilisation des capitaux au lieu d’attendre la manne venant de la C.A.F. ou les dons de la F.I.F.A. L’argent provenant des licences des joueurs profitera aux équipes et les rendra plus indépendantes financièrement. Aussi réduira-t-il les malversations économiques au sein des équipes et de la fédération.
Il faut qu’il y ait collaboration entre les équipes burundaises, les ambassades et la F.F.B. pour une détection non tardive et le suivi des jeunes talents burundais où qu’ils soient.
Le rôle que les associations de la diaspora burundaise comme la C.B.C ont à jouer n’est pas à négliger. Elles peuvent notamment aider la F.F.B et les ambassades à approcher les jeunes burundais qui évoluent à l’étranger dans leurs équipes respectives.
III. Résolutions et conclusions
Après s’être tous rendu compte que la mission qu’ils viennent de commencer est d’une importance capitale, les participants se sont engagés à :
1. Former une structure chargée d’étudier la mise en place d’une association de soutien au développement du football burundais.
2. Former une commission de 4 personnes chargées de la mise en place de la dite association. Les membres élus de cette commission sont : Ernest NSHIMIRIMANA (Président), Constantin MUTIMA, Freddy NIKIZA et Pascal NKURUNZIZA.
3. Soutenir toutes les activités qui précèderont la prochaine réunion en donnant la cotisation que le comité aura fixée.
4. Répondre présent à l’assemblée générale prévue en date du 23/04/2011 qui rassemblera tous ceux qui veulent adhérer à ce mouvement. Tous les moyens seront mis en œuvre pour inviter et sensibiliser le maximum possible de gens.
Fait à St Peters Centre, Hillfields
Coventry, West Midlands,
Royaume-Uni / United Kingdom
Le 19 Février 2011
NB : Ce rapport narratif m’a été envoyé en kirundi. Et a été traduit en français par mon féal compagnon de lutte répondant au nom de Hidoine Mwuhiro dit Gapilipili, brillant étudiant en Informatique de Gestion à l’Université Lumière de Bujumbura (ULBU). Je le remercie du fond du coeur. Il est arrivé à ma rescousse vu que le kirundi écrit me pose de sérieux problèmes.
Merci Hidoine pour tes loyaux services.
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