Election à la Fifa : Bin Hammam sifflé hors-jeu, Blatter file au but
© 2011 AFP
Le Qatariote Mohammed Bin Hammam, qui s’était fait le chantre anti-corruption, est visé par une…
Le Qatariote Mohammed Bin Hammam, qui s’était fait le chantre anti-corruption, est visé par une procédure de fraude présumée dans le cadre des élections à la Fifa le 1er juin, ce qui devrait laisser le champ libre à son adversaire, le suisse Joseph Blatter, pour un quatrième et dernier mandat.
« J’ai l’ambition et la capacité de redorer le blason de la Fifa », expliquait à l’AFP le Qatariote, président de la confédération asiatique, qui soulignait encore que ce qui « fait défaut » à la Fédération internationale de football, « c’est cette transparence » que le grand public réclame.
Mais le voilà à son tour rattrapé par la tempête. Le comité d’éthique de la Fifa, qui avait déjà prononcé des sanctions dans le cadre des affaires de corruption qui avaient éclaté en octobre dernier, a ouvert mercredi une procédure visant quatre responsables.
Au premier rang des accusés figurent Mohammed Bin Hammam et le Trinidadien Jack Warner, vice-président de la Fifa, pour de « possibles violations » du code éthique et « allégations de fraude » dans le cadre de l’élection présidentielle de la Fifa du 1er juin.
Outre ces deux personnalités de premier plan de la Fifa, sont aussi visés deux dirigeants moins en vue, responsables du foot caribéen, Debbie Minguell et Jason Sylvester.
Leurs arguments de défense sont attendus le 27 mai et leur audience devant le comité d’éthique de la Fifa à son siège de Zurich est prévue le 29 mai… soit trois jours avant l’élection présidentielle de l’instance du football mondial.
L’affaire est partie de propos rapportés le 24 mai au secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke par Chuck Blazer, membre du comité exécutif de la Fifa et secrétaire général de la Concacaf.
M. Blazer aurait dénoncé en particulier une réunion de la Confédération du football caribéen, apparemment organisée conjointement par Warner et Bin Hammam, qui aurait eu lieu les 10 et 11 mai derniers. Cette réunion aurait été en rapport avec les élections présidentielles à venir à la Fifa.
M. Bin Hammam pourra-t-il se relever ? Le timing joue contre lui, même s’il a tout de suite démenti mercredi les accusations et assuré sur son blog: « Je suis sûr de ne devoir répondre à aucune charge d’accusation et suis sûr d’être libre d’apparaître à l’élection présidentielle de la Fifa le 1er juin comme prévu ».
L’homme d’affaires, 62 ans, était déjà incriminé dans un autre dossier par une commission d’enquête parlementaire britannique menée par l’ex-président du comité de candidature anglaise pour le Mondial 2018, Lord David Triesman, et des révélations du Sunday Times.
L’enquête de l’hebdomadaire anglais avançait que deux hauts responsables du football mondial avaient monnayé leur vote dans le cadre de l’attribution du Mondial-2022 pour… le Qatar, fief de Bin Hammam, en échange de 1,5 million de dollars (1,05 million d’euros).
La procédure ouverte mercredi, si elle souille un peu plus l’image de la Fifa, sert évidemment la candidature de « Sepp » Blatter, qui avait fait part à l’AFP de son « plan +tolérance zéro+ », pour lutter contre la corruption « avec le renforcement des outils juridiques et éthiques » et une « idée d’un conseil de sages avec des personnalités venues hors du monde du foot ».
Bin Hammam accuse sur son blog, sans le nommer, le camp Blatter, en parlant d’une « manoeuvre de ce ceux qui n’ont pas confiance dans leur propre capacité à sortir vainqueur de l’élection présidentielle à la Fifa ».
L’équipe de Blatter pourra toujours rétorquer que le président en exercice n’avait vraiment pas besoin de ça pour briguer un quatrième et dernier mandat à la présidence.
Amérique du Sud, Afrique, Océanie, Europe: les soutiens déclarés avaient déjà afflué en faveur du dirigeant suisse de 75 ans, qui semblait se diriger, sauf coup de théâtre, vers une réélection dans un fauteuil.
Source : Philippe GRÉLARD
25/05/2011
23:05 GMT
Notes personnelles
A vous la parole : ces accusations sont-elles fondées ou s’agit-il d’une manœuvre dilatoire et déloyale pour écarter un concurrent potentiellement dangereux ? Me concernant, je n’ai aucun indice matériel pour confirmer ou réfuter ces allégations. Faites vos commentaires pour un choc d’idées salutaires.

Patrick Sota
patricksota.unblog.fr