Les mauves et blancs ont mordu la poussière face à Athletico Olympique !
Au foot, il y a des jours sans ! Par analogie et par extension, il y a aussi des saisons sans ! Et oui ! Il me semble que Vital’O traverse en ce moment une phase de méforme. L’édition 2010-2011 s’annonce plutôt mal pour les poulains de Kanyankore qui se sont inclinés devant une étincelante équipe d’Athletico Olympique par la plus petite des marges : un but à zéro (1-0).
Ces méformes saisonnières arrivent même aux clubs les plus réputés sur le plan mondial. Et, une équipe, fût-elle forte, ne peut tout le temps remporter des titres sans que ses adversaires ne la détrônent un jour ! Vital’O FC, après quatre titres gagnés depuis le retour de Yaoundé (2006, 2007, 2009, 2010) sans parler des trophées antérieurs, part d’un mauvais pied pour gagner le Championnat National 2010-2011. Le dit Championnat n’est pas fini me diriez-vous ! Tout peut encore basculer ! C’est vrai, mais, pour l’heure, la façon dont joue Vital’O ne rassérène pas ses nombreux supporters. Jeu décousu, peu mordant avec pas mal de déchets dans la concrétisation. Une médiane fébrile qui laisse l’adversaire jouer au lieu de prendre des initiatives pour faire la différence. Une attaque peu inspirée, maladroite, qui, hélas, confond vitesse et précipitation ! Une défense acculée par la pression adverse vu la faiblesse des médiateurs. Bref, il y a du boulot à faire pour mettre un terme à tout ce tohu-bohu !
Yaoundé, du haut de ses 57 ans, ne perd pas les pédales. Ce n’est pas son genre ! Il est conscient qu’il doit faire des réglages pour bien finir le Championnat National. Et surtout, pour être à même d’aller faire un bon résultat à Garoua lors du match retour qui opposera ses poulains à Coton Sport. Mission oh combien difficile ! Très difficile, mais pas impossible !
Compendium du match entre Athletico et Vital’O
Nous sommes vendredi 04 février 2011. 16 heures pétantes : Coup d’envoi. Dès l’entame de la partie, la rencontre semble équilibrée et les deux équipes s’observent. Vite, Athletico s’impose au milieu avec un brillant Didier Kavumbagu, véritable meneur. Par contre, chez Vital’O, on ne voit pas de meneur ou si vous préférez un animateur donnant le la à ses coéquipiers. Sur les deux flancs, Henri Mbazumutima et Emery Nimubona font bonne figure côté Athletico. Malheureusement, la pièce maîtresse de Vital’O à savoir Nkurunziza D’Amour (arrière latéral droit qui monte) est grièvement blessée suite à un duel qu’il a avec Kavumbagu. On l’a vu saigner abondamment sur sa cuisse droite et une plaie béante sur ses lèvres. Sortie immédiate. Girukwishaka Jean-Marie dit John a dû le remplacer.
A la quinzième minute (15’) de la rencontre, l’avant-centre d’Athletico Nahimana Claude dit Papa Claude est accroché par un défenseur des mauves et blancs à vingt cinq mètres des bois gardés par Nzokira Joseph de Vital’O. Henri Mbazumutima, dans un grand jour, se charge de tirer le coup-franc. Balle arrêtée très bien négociée qui, en force, heurte le montant de Nzokira. Et revient sur le terrain. Kavumbagu a suivi la trajectoire de la balle, bondit et, de la tête, pousse le cuir au fond des filets. But ! N’ayant pas été marqué, il pouvait très bien amortir ce ballon et le glisser tranquillement au fond des filets. Pour vous dire que la défense de Vital’O n’a pas du tout été vigilante sur cette action. Sieste prolongée comme le dit si bien Kanyankore ! Ouverture du score en faveur des poulains de Kaze Cédric. Score : un but à zéro (1-0).
Dès cet instant, Athletico domine Vital’O et brise le milieu des mauves et blancs. Yaoundé s’en aperçoit et opère un changement. Divin, pas en forme, sort. Franck, un garçon qui ne joue pas souvent, entre pour renforcer la médiane. Un aller-mieux se fait sentir côté Vital’O. Mais, le rythme qu’ont pris les médiateurs d’Athletico est tellement fort que Franck doit d’abord se mettre dans le bain du match. Fin de la première partie sur cette avance d’Athletico avec une nette domination. Votre serviteur dit : 60% pour les poulains de Cédric et 40% pour Vital’O.
En seconde mi-temps, Vital’O passe à l’offensive pour revenir au score. L’attaquant Déo Ndayishimiye entre pour renforcer le compartiment offensif des mauves et blancs. Athletico se replie en défense et opère par des contre-attaques. Tactique payante vu le déroulement de cette deuxième partie. Côté Athletico, les étoiles brillantes à savoir Henri et Didier sortent parce qu’éreintés ! Vital’O fait montre de maladresse à l’attaque et ne parvient pas à trouver le chemin des filets. Travail de titan ! La défense adverse résiste admirablement bien et, parfois, en montant, les médiateurs d’Athletico donnent des sueurs froides aux joueurs de Vital’O. En créant des frayeurs dans la zone de vérité des mauves et blancs. Dans l’ensemble de cette deuxième mi-temps, c’est Vital’O qui domine, mais sans succès ! Sous pression, Athletico, par le biais de son gardien de but, va s’adonner à des actes d’antijeu pour laisser filer le temps. Au début de ces mises en scène, l’arbitre se fait avoir et croit réellement à des chocs reçus par Tama, le goal keeper d’Athletico. Car, pour un oui ou pour un non, il s’écroule par terre et fait le mort ! Après la troisième tentative, l’arbitre s’approche de lui comme pour dire : « A malin, malin et demi ! » et brandit un carton jaune pour stopper net cette comédie antisportive !
Neuf minutes de temps additionnel sont ajoutées au temps réglementaire vu les phases d’interruption provoquées par Tama. Là aussi, Vital’O se rue à l’attaque et joue son va-tout ! Pas moyen de marquer ! Croyez-moi, même si l’arbitre avait accordé trente minutes d’arrêts de jeu, les mauves et blancs n’auraient pas marqué ! Car, mal inspirés, nerveux, et gauches comme ils ne l’ont jamais été ! Fin du match sur cette victoire d’Athletico par un but à zéro (1-0). Et, franchement, c’est mérité ! Que les fans de Vital’O n’aillent pas dire que cette victoire est volée ! Les dieux du football n’étaient pas avec leur équipe ce jour-là ! Gisage Léopold, président d’Athletico, fou de joie, m’a dit que c’est la loi du sport. Réplique à mes propos évoquant la revanche de l’Histoire ! Parce que Vital’O venait de remporter une série de victoires face à Athletico depuis 2006. Gisage court derrière le titre depuis belle lurette, mais en vain ! Probablement que cette année (2011) sera la bonne. Qui sait ? Je ne manquerais pas de dire bravo à Kaze Cédric qui devient un coach mûr et aguerri pour les grands chocs. Ses choix tactiques deviennent payants. Qui plus est, il aligne sur terrain de très bons joueurs déployant un superbe jeu collectif. Cédric est très jeune et a de l’avenir. Parce qu’il aime son travail et se donne corps et âme pour devenir un grand coach. Rien ne s’obtient au petit bonheur la chance. Il faut bosser d’arrache-pied pour atteindre la cour des grands. Cédric doit encore apprendre à contenir ses pulsions nerveuses. Il sort parfois de ses gonds quand les arbitres ne voient pas les choses comme lui. Et gesticule véhémentement avec des cris de colère qui irritent les arbitres Au cours du Championnat National 2009-2010, il a ramassé deux cartons rouges si je ne m’abuse pour avoir protesté contre des décisions prises par les arbitres. Sinon, coup de chapeau et bonne chance Cédric pour les progrès que tu fais ! Move forward !
Un clin d’œil à Léopold Gisage, président d’Athletico Olympique
Ce vendredi 04 février 2011, Gisage était jovial, rayonnant avec un visage resplendissant de joie. Et pour cause, son équipe a battu Vital’O FC devenu ces dernières années sa bête noire !
Seulement voilà, Gisage n’est pas sportif ! Je vais vous dire pourquoi. Quand Vital’O bat Athletico, il n’attend pas le coup de sifflet final pour féliciter ses adversaires et consoler ses joueurs. Fair-play oblige ! Non, pas du tout ! Il se lève, court en catastrophe et abandonne sa troupe ! Mauvais capitaine ! Il aurait fait un mauvais officier s’il avait embrassé la carrière militaire. Avez-vous déjà vu un fugitif prendre la poudre d’escampette ? C’est cette image que me donne Gisage quand son équipe perd.
Là, comme Athletico a gagné, on l’a vu aller congratuler ses joueurs, et c’est tout à fait normal. Personne ne peut lui en vouloir pour ce geste. C’est légitime. Il était aux anges tel un enfant qui retrouve ses parents après dix ans de séparation. Quelle vive émotion !
Personnellement, je l’invite à mettre en avant le fair-play, peu importe le résultat obtenu par Athletico. Et surtout, tendre loyalement la main à ses adversaires. Après tout, ce n’est qu’un jeu ! Léopold, apprenez à être sportif même en cas de défaite !

Patrick Sota
patricksota.unblog.fr